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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 21:15

A moins de trois mois des élections présidentielle et législatives, la République Démocratique du Congo connaît un regain de tension qui contraste avec les promesses de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) d'organiser des élections apaisée, libres, démocratiques et transparente. Bouclées le dimanche 17 juillet 2011, après leur violente contestation le lundi 4 juillet par l'UDPS, appuyée en cela par une écrasante majorité des partis d l'opposition, les opérations de révision du fichier électoral continuent de soulever une forte tempête au sein des états-majors politiques.

Très montée, l'opposition politique, tant parlementaire que non institutionnelle, vient de ficeler un mémorandum qu'elle a déposé la semaine dernière à la CENI et dans lequel elle exige la gestion collégiale du serveur du fichier électoral; l'audit du fichier électoral; l'élagage effectif des mineurs, militaires, policiers et étrangers enrôlés frauduleusement; la publication des listes des personnes enrôlées; l'audit de la CEI et de la CENI; des explications sur le gonflement suspect du corps électoral dans la province du Katanga ; etc.

Sans réponses claires et convaincantes à ses préoccupations concernant les irrégularités relevées dans le fichier électoral, cette famille politique va persister à croire que la CENI cacherait une intention délibérée de cautionner des fraudes électorales. Les manifestations de protestation organisées récemment à Kinshasa contre le manque de transparence dans le travail de cette institution d'appui à la démocratie ont déjà causé mort d'homme et des dégâts matériels, très importants. A l'allure où vont  les choses, la CENI et ses partenaires que sont les partis politiques de l'opposition se trouvent au bord de la rupture.

Comme si cela ne suffisait pas, le président du bureau de la CENI, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, n'a pas trouvé mieux que lancer un ultimatum au Parlement (Sénat et Assemblée Nationale), présentement en vacances, de faire le toilettage de l'annexe à la Loi Electorale et de lui déposer le texte adopté au plus tard le 10 août 2011. Dans l'hypothèse du non respect de ce délai-butoir, il va découpler l'élection présidentielle et les élections législatives.

Cette menace énerve tout d'abord les sénateurs et les députés nationaux, qui se sentent ainsi bousculés par l'animateur d'une institution qui n'a aucun ordre à donner au Parlement, et qui n'a pas le droit de modifier une disposition légale établie par le législateur. L'ultimatum de Daniel Ngoy Mulunda est d'autant provocateur qu'il fait fi des «réglages » qui précèdent la tenue d'une session parlementaire, à savoir la fixation d'une date d'ouverture, la convocation de la conférence des présidents dans les deux chambres en vue de l'adoption de l'ordre du jour et, enfin, l'examen des matières proprement dites au niveau des commissions d'abord et des séances plénières ensuite. Et, le cas échéant, il y a harmonisation des divergences au niveau de la Commission mixte. En clair, si le président de la CENI s'en tient à la date du 10 août, le pays s'achemine tout droit vers un conflit ouvert entre cette institution et les deux chambres du Parlement.

Il y a ensuite la classe politique, l'opposition en particulier, qui ne veut pas entendre parler de dé- couplage. Tout le monde se souvient du tollé provoqué en son temps par la proposition visant le « dé- couplage » de la présidentielle et des législatives. Au finish, c'est l'option de « coupler» les deux scrutins qui l'avaient emporté. Que recherche Daniel Ngoy Mulunda en réveillant les démons enterrés il y a sept mois ? Que cache sa tentative d'exhumer une option de tous les dangers ? Alors que les élections présidentielle et législatives sont annoncées pour le 28 novembre 2011, le Nord et l'Est de la République ne sont toujours pas sécurisés. Les « forces négatives » internes comme étrangères ont encore de beaux jours devant eux en Province Orientale au Nord-Kivu et au Sud Kivu. Tout est craindre de la LRA, des FDLR, des Mai-Mai et autres Mbororo quant à la perturbation des opérations électorales, au tripatouillage des résultats des urnes selon, leur bon vouloir. La transparence des votes est d'ores et déjà exclue dans cette partie du territoire national.

Paradoxalement, alors que la situation politique et sécuritaire tend vers le pourrissement, rien n'est fait pour faire baisser la tension. Au contraire, des actes d'énervement des esprits ne cessent de s'accumuler, au point qu'une implosion est à redouter avant le 28 novembre 2011. En effet, si l'on y prend garde, le peuple congolais risque de ne pas se rendre aux urnes selon les prévisions du calendrier électoral. Franchement, la Nation est en danger. Mais qui a peur des élections ? Tout le monde se renvoie la balle.

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  • : Debout Congolais
  • : Nous n'avons qu'une seule voie, je souligne; nous devons faire la révolution, nous devons prendre le peuple Congolais, le mettre debout et prendre ce qui reste de notre armée, de notre police, de notre sécurité pour bouter hors d'état de nuire cette structure étrangère( KABILA et son système) qu'on nous à imposé . Les citoyens congolais ont le droit de manifester pacifiquement à propos des limites du mandat présidentiel sans se faire attaquer par des voyous recrutés à cet effet. L’implication apparente de hauts responsables de la sécurité et du parti au pouvoir dans les attaques violentes montre jusqu’où les autorités sont capables d’aller pour stopper les manifestations de l’opposition.
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