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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 20:45

Un véritable débat contradictoire, propre à ceux que nous ont habitué les honorables députés et sénateurs tout au long de la législature qui tire lentement mais sûrement à sa fin. Au centre de cet exercice de haut vol, la gestion de la province du Nord-Kivu par le gouverneur Julien Paluku. Dans notre dernière édition, nous avons publié la première partie du programme que le numéro un de l'exécutif avait présenté pour obtenir le soutien de l'Assemblée provinciale. Avant même que le journal n'atterrisse à Goma, des centaines de photocopies ont été tirées sûrement par les ressortissants de cette partie du pays et expédiées dans le Nord-Kivu où, nous dit-on, elles auraient produit l'effet d'une bombe. Car, personne là-bas ne s'imaginait qu'un jour, un organe de presse pouvait étaler sur la place publique la mauvaise gestion de Julien Paluku qui aurait réussi, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, à s'allier tout ce qui bougeait à Goma. La seconde et dernière partie paraît dans cette édition. De même, nous publions le débat contradictoire entre le gouverneur et le député MSR Muhindo Nzangi Butondo. Une véritable passe d'armes entre deux hommes issus pourtant du même terroir.

Dès qu'il avait pris connaissance des critiques du député provincial concerné, le gouverneur lui avait adressé le 21 juin 2011, une série de questions comme une sorte de défis auxquelles le député devait répondre, avant que lui- même ne donne des explications attendues par les députés et la population. Cependant, bien que le député ait produit les réponses que le gouverneur voulait, ce dernier ne s'est jamais expliqué. Voilà qui a poussé le député provincial à publier ces réponses qui n'auraient pas manqué, en son temps, de provoquer de fortes vagues au sein de l'Assemblée provinciale. Dans ce texte dont une copie est parvenue à notre rédaction, l'honorable met à nu la gestion de Julien Paluku. Il montre, chiffres à l'appui, comment le numéro un de la province a utilisé les recettes générées par les régies financières ainsi que les fonds qui ont été bel et bien rétrocédés au Nord-Kivu. Les faits suivants peuvent être retenus de ce long texte : la fraude fiscale favorisée au profit des amis du gouverneur à Kasindi et Butembo; le clientélisme dans le recrutement des agents de la régie provinciale des finances; l'enrichissement illicite; e détournement; la 'corruption; la dilapidation de recettes à la source; les opérations retour à Kinshasa pour se maintenir au pouvoir, etc. Ce sont ces moyens financiers là qui auraient permis au gouverneur de s'acheter des maisons à Kinshasa, Goma, Butembo, Kenya, Afrique du sud, Amérique, Europe et même dans la lointaine Chine.

Par ailleurs, après avoir relevé que la sécurité et la réconciliation ont été absentes au programme du gouverneur, le député MSR ne comprend pas qu'il parle de contraintes qui lui auraient empêché de faire son travail. D'autant que tous ses projets et budgets avaient été votés en bonne et due forme par l'organe législatif. Malheureusement, au lieu d'exécuter ces projets et budgets, le gouverneur se serait livré à des tracasseries administratives, fiscales et policières même à côté de sa résidence. Pour appuyer ces accusations, l'honorable Muhindo. rappelle que la commission de contrôle qu'il avait présidée avait notamment dénoncé le détournement de plus de six millions de dollars US; la présence de sceaux parallèles au cabinet du gouverneur, le manque d'eau potable dans une ville de Goma située au bord du lac, etc. Pour lui, ce ne sont donc pas les contrôles et les édits de l'Assemblée provinciale qui auraient bloqué le gouverneur dans la réalisation de sa mission.

A la lecture de ces deux documents, les lecteurs auront tiré la conclusion qui s'impose, et sauront de quel côté se trouve la vérité. De toutes les façons, l'état actuel de la province du Nord-Kivu montre qu'elle n'a pas été bien gérée par le gouvernement Paluku. Et que ce ne sont pas les moyens qui avaient fait défaut. 

Une vive tension dans la province 

Face à cette situation, les populations semblent mobilisées pour obtenir le départ dé l'exécutif provincial et sur tout de son numéro un. C'est dans cette optique qu'il convient d'expliquer les mémos adressés par les acteurs de la société civile au chef de l'Etat. Les voyageurs en provenance de Goma font état d'une vive tension qui règnerait dans la province surtout à la veille de la tenue des échéances électorales. Personne ne comprend que Joseph Kabila parle de l'opération tolérance zéro et laisse tranquille un gouverneur dont la bonne gouvernance aura été son dernier souci. Car, comment peut-on vouloir assainir les moeurs dans l'administration publique et laisser tranquilles certains dirigeants provinciaux qui s'en mettent plein les poches? N'est-ce pas vouloir une chose et son contraire à la fois? Quoi qu'il en soit, pour les populations du Nord-Kivu, une seule chose est demandée au chef de l'Etat : la révocation pure et simple de Julien Paluku. Même une heure avant le début des élections. Sans cela, il ne devrait espérer obtenir leurs suffrages lors des scrutins de novembre prochain. L'on souhaite donc que Joseph Kabila capte le message pathétique de ces compatriotes, et qu'il ne donne point l'impression d'être l'otage de certains membres de son entourage qui, murmure-t-on, soutiendraient le gouverneur Julien Paluku.

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  • : Debout Congolais
  • : Nous n'avons qu'une seule voie, je souligne; nous devons faire la révolution, nous devons prendre le peuple Congolais, le mettre debout et prendre ce qui reste de notre armée, de notre police, de notre sécurité pour bouter hors d'état de nuire cette structure étrangère( KABILA et son système) qu'on nous à imposé . Les citoyens congolais ont le droit de manifester pacifiquement à propos des limites du mandat présidentiel sans se faire attaquer par des voyous recrutés à cet effet. L’implication apparente de hauts responsables de la sécurité et du parti au pouvoir dans les attaques violentes montre jusqu’où les autorités sont capables d’aller pour stopper les manifestations de l’opposition.
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